La scolarisation des jeunes filles est un enjeu auquel le monde fait face depuis des années. Bien que l’éducation contribue à l’épanouissement de l’individu et au développement des nations,  beaucoup de filles en Afrique subsaharienne restent exclues du système scolaire. Pour améliorer leur condition, nous devons comprendre les obstacles qu’elles rencontrent.

À travers cet article, nous rappelons les problèmes qu’il reste à surmonter pour que les filles accèdent à l’éducation et deviennent responsables.

Le taux de scolarisation des jeunes filles en Afrique

Les améliorations de l’éducation de la jeune fille ont été observées en Afrique Subsaharienne. Le taux mondial de scolarisation des filles est passé de 73% à 89% depuis 1995. Selon la Banque Mondiale, le taux de scolarisation des filles en Afrique a connu une hausse significative depuis l’an 2000. Notamment au cours primaire, le taux brut de scolarisation des filles en 1970 s’élevait à 44,43%, ce pourcentage a atteint 97% en 2013. Évidemment, le pourcentage d’enfants non scolarisés a diminué dans la plupart des pays d’Afrique. Mais force est de constater que ce sont toujours les filles les plus pauvres qui ont le moins de chances d’être scolarisées. Par exemple, au Niger et en Guinée, près de 70 % des filles issues des ménages les plus pauvres ne sont jamais allées à l’école[1]

Les causes de déscolarisation de la jeune fille

Nombreuses sont les causes à la base de l’exclusion scolaire des filles. Nous en avons énuméré quelques-unes ici.

L’inégalité de sexes : des milliers de filles ne sont pas scolarisées en cours primaire parce que souvent les familles privilégient l’éducation des garçons. Si rien n’est fait, la parité entre les genres dans l’éducation primaire ne sera atteinte qu’en 2038.

Le manque de moyens financiers : les raisons de la déscolarisation des filles sont souvent des questions d’argent. Les familles pauvres sont dans l’impossibilité de payer les frais de scolarité.

Les mariages et les grossesses précoces : les mariages forcés impactent l’éducation des filles ainsi que les grossesses non désirées. Très souvent, cette situation entraîne un abandon de l’école chez la jeune fille. Ce fléau est présent dans les pays en voie de développement qui ne disposent pas d’un système solide d’éducation sexuelle à l’endroit des filles et où les revenus sont faibles.

Les discriminations sociales : les filles sont le plus souvent discriminées du fait du rôle que les sociétés leur assignent. Dans de nombreuses communautés, les normes sociales imposent une division entre fille et garçon, en conférant à la fille un statut de future femme au foyer. Les femmes sont le plus souvent assignées à des tâches domestiques, à l’éducation des enfants, à l’entretien du foyer. Avec le mariage, la fille est appelée à quitter sa famille pour une autre, ce qui veut dire qu’investir sur elle est souvent considéré comme une perte, contrairement aux garçons pour qui l’accès à l’éducation est synonyme d’investissement économique.

Les violences à l’école : les enfants sont parfois victimes de violences et d’abus sexuels. Ces violences constituent un frein à la scolarisation des enfants en Afrique. Certains enseignants sont auteurs d’harcèlement à l’égard des jeunes filles, ce qui est souvent passé sous silence. Les filles victimes n’ont pas le courage de dénoncer leur oppresseur et préfèrent abandonner l’école. Par exemple dans une étude de l’UNICEF, 46% des jeunes filles sont victimes d’harcèlement en République démocratique du Congo[2].

Les avantages de l’investissement dans l’éducation des filles

L’éducation contribue à l’émancipation de la jeune fille et lui permet d’échapper au mariage précoce. Aujourd’hui, une jeune fille instruite est un leader pour sa génération. L’éducation participe donc non seulement à son épanouissement personnel mais aussi garantit son avenir.

L’investissement dans l’éducation des filles génère des avantages économiques et sociaux. L’instruction de la jeune fille contribue à l’accroissement de son revenu personnel et réduit la pauvreté dans la communauté.

Si les enfants filles en Afrique sont scolarisées, le taux de mariage précoce diminuerait de 64% (L’éducation des filles | Éducation de base et égalité des sexes | UNICEF) . Si le mariage précoce des filles est interdit, le taux de natalité sera en baisse.

L’école est un moyen pour offrir une chance de réussite à chaque femme. Grâce à l’éducation, certaines femmes que nous citerons brièvement ont marqué l’histoire.

Michelle OBAMA, avocate de renommée, a pu soutenir et accompagner son mari à la présidence des Etats-Unis.

Margaret MEAD, anthropologue américaine, formée à l’Université Columbia a contribué à l’anthropologie culturelle aux Etats-Unis et dans le monde Occidentale.

Simone VEIL, magistrate et femme d’état française a combattu pour les droits des femmes surtout pour la non-discrimination des femmes en France. Elle est la première femme a accéder au parlement français et est nommée Ministre de la Santé en 1974.

Aïcha Bah DIALLO, championne du combat pour l’éducation de la jeune fille et de la femme a contribué à la création du Forum des Educatrices Africaines (Forum for African Women Educationalists-FAWE) en 1992.

Edna Adan ISMAIL, première infirmière sage-femme somalilandaise et activiste courageuse contre la pratique de l’excision a contribué énormément à la transformation de sa communauté en créant la première et seule université des sages-femmes à Somaliland. Aujourd’hui, plusieurs jeunes filles sont instruites, et des milliers de femmes enceintes sont assistées.

Les actions des institutions pour la scolarisation des jeunes filles

Plusieurs organismes internationaux comme l’UNICEF, l’UNESCO, Plan International, CAMFED (Campaign for Female Education) et bien d’autres associations internationales investissent dans l’éducation de la gente féminine et sensibilisent les familles dans les zones rurales africaines. Ces institutions constituent un véritable partenaire dans la défense des droits de la jeune fille car instruire une fille contribue à la réduction de la pauvreté dans le ménage. Elle pourra travailler et soutenir sa famille.

Pour la jeune fille, l’éducation est un moyen d’acquisition de compétences. Plusieurs d’entre elles ont des rêves de devenir avocate, magistrate, médecin voire ministre, et seule l’éducation est la clé pour cette réalisation.

La démarche de l’association Afreek’Ed pour l’éducation des filles

Afreek’Ed, depuis quelques années, entreprend des initiatives en faveur de l’éducation des enfants en précarité en Afrique subsaharienne. Le programme d’accès gratuit à l’éducation qui couvre la scolarité des enfants et les fournitures scolaires et le programme des cours de répétition constituent une opportunité pour les jeunes filles et les garçons de poursuivre leur éducation. Avec plus de 100 enfants accompagnés, la majorité étant des filles, Afreek’Ed compte renforcer ses actions de sensibilisation de l’éducation des jeunes filles dans les années à venir et atteindre son objectif de 1000 enfants scolarisés en 2025.

L’Association Afreek’Ed fait appel à la générosité du public à travers cet article pour mieux aider et protéger les filles contre les défis en milieu scolaire.

 

 

Sources

[1]Octobre 2020, UNESCO, Progrès de l’éducation des filles, publié le 09 octobre 2020 et consulté le 06 février 2021, à l’adresse suivante Un rapport de l’UNESCO illustre les progrès de l’éducation des filles ces 25 dernières années, aujourd’hui menacés par le Covid-19

[2] Septembre 2020, Wiki Gender, L’éducation des filles en Afrique, publié le 09 septembre 2020 et consulté le 15 février 2021 à l’adresse https://www.wikigender.org/fr/wiki/leducation-des-filles-en-afrique/

 


 

Auteures

Christelle Tibé DOUTI, Juriste

Martine Dognon, Etudiante infirmière

 

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